Amener du linge propre et qui sent bon à la personne détenue lui apporte du réconfort. La lecture de livres et de revues permettent de s’occuper l’esprit et de «s’évader» un peu.
Ces petites choses font que la personne détenue peut garder le moral, et être plus combative face à l’administration pénitentiaire.
Aucun objet ne peut être remis directement au détenu lors du parloir. Seuls du linge et des livres peuvent être déposés à son intention aux surveillants. Les règlements varient selon les prisons et les surveillants. Il suffit parfois de persévérer un peu pour réussir à « faire entrer » un objet dont un premier surveillant avait refusé l’entrée…
Le linge
Lors du dépôt de linge, une pièce d’identité vous sera demandée. D’une manière générale, il faut toujours se munir de ses papiers lorsqu’on se rend dans une prison. La carte d’identité, même «expirée », reste une pièce d’identité valable. Le permis de conduire, en revanche, n’est pas une pièce d’identité. Si vous n’avez plus de pièce d’identité, vous pouvez produire une déclaration de perte (à faire établir chez les flics ou les gendarmes).
le dépôt du linge
Le linge doit être remis dans un sac plastique : les valises et les sacs de voyage sont interdits. Pour le premier dépôt de linge, il est parfois utile d’avoir plusieurs sortes de sacs plastiques pour être sûr de ne pas se faire refuser son sac (sac avec coutures, sac trop grand, sac opaque, etc.)
Inscrivez sur le sac le nom du détenu, son numéro d’écrou et éventuellement son numéro de cellule. Faites une liste en double exemplaire, en indiquant le nombre de chaque objet déposé. Vous pouvez scotcher l’une de ces listes directement sur le sac. Vous n’avez pas le droit de joindre un courrier au linge.
Les sacs de linge sont fouillés et passés aux rayons x. Faites attention de ne rien oublier dans les poches des vêtements (argent, papier, etc.) : vous pourriez être soupçonnés de « tentative d’intrusion d’objet » et le linge risque de ne pas être remis à votre proche.
quelques conseils
N’oubliez pas d’apporter des vêtements confortables, des sous-vêtements et des chaussettes. Mais aussi, en hiver, tout ce qui tient chaud : écharpes, gants, bonnets ou robes de chambre. Dans certains établissements, les écharpes, les gants (s’ils sont doublés ou en cuir, par exemple) ou les bonnets sont interdits.
Vous pouvez apporter des serviettes de toilette (pas trop grandes), des gants de toilette, des mouchoirs ou des serviettes de table. Les rideaux et les draps sont parfois autorisés, mais pas les duvets ou les couettes.
Les tongues sont très pratiques pour aller à la douche. Et les peignoirs sont généralement autorisés.
En prison, on perd vite l’odorat et l’odeur du linge propre est un bonheur. Vous pouvez vaporiser du parfum (le vôtre ou un autre) sur un vêtement.
Vous pouvez également suggérer au détenu de lui apporter, pour son procès, des vêtements plus habillés que ceux qu’il porte habituellement.
les principales interdictions
Dans certaines prisons, il est interdit d’apporter des habits ressemblant à la tenue des surveillants (pantalons bleu marine et chemises bleu clair). La couleur bleue est quelquefois tout simplement interdite.
Certains types de vêtements sont parfois interdits : par exemple, les sweats à capuche, ou bien les vestes en cuir, sous prétexte qu’elles encourageraient le racket…
Le dépôt de chaussures est généralement interdit. Certains détenus viennent au parloir avec une vieille paire de chaussures et l’échangent avec celle du visiteur. Il faut faire attention à ce que les chaussures ne soient pas trop différentes (par exemple, échanger des baskets blanches contre des chaussures en cuir noir !)
l’entretien du linge
La plupart des établissements pour peines disposent de laveries, avec un système de jetons à acheter en cantine*. Dans les ma, par contre, les détenus doivent généralement laver leur linge à la main (en cellule ou dans les douches).
Quelque soit le type de prison dans lequel il est affecté, le détenu peut demander à ses proches de récupérer du linge à l’occasion d’un parloir afin qu’ils s’occupent de son lavage.
Les proches doivent obtenir l’autorisation du Directeur pour récupérer du linge. Dans la pratique, le linge est récupéré après le premier parloir et l’autorisation est souvent exigée uniquement pour certains vêtements (comme les blousons ou les habits fragiles).
Les livres et les revues
Il est possible de déposer à l’intention d’un détenu des « livres brochés » selon les modalités organisées par le règlement intérieur et sur autorisation du Directeur. Le détenu doit faire une « demande d’autorisation » pour faire entrer des livres. C’est au vu de cette autorisation, remise aux surveillants des parloirs, que les livres peuvent être déposés. En pratique, il suffit souvent juste de déposer les livres.
Les livres « brochés » sont ceux avec une couverture souple. Les bandes dessinées sont souvent interdites, sauf si elles sont en format « poche ». Si vous souhaitez remettre un livre dont la couverture est rigide (un dictionnaire, par exemple), il faudra arracher la couverture.
Il n’y a généralement pas de censure sur la nature des livres apportés : sont autorisés ceux « n’ayant pas fait l’objet d’une saisie dans les trois derniers mois et ne contenant aucune menace précise contre la sécurité des personnes et celle de l’établissement ». Il y a souvent davantage de problèmes avec les livres en langue étrangère, dont la vérification du contenu peut prendre du temps.
Les revues et journaux que vous pouvez apporter sont souvent uniquement ceux qui ne sont pas cantinables. Il faut donc vérifier auprès de la prison. Vous pouvez par contre abonner le détenu à des journaux et revues. Si c’est par un éditeur ou une librairie par correspondance, des livres neufs peuvent être envoyés à une personne détenue. De plus en plus de prisons acceptent que les livres soient envoyés par les proches par la Poste.
Les colis
L’envoi de colis aux détenus est interdit (CPP, art. d. 430). Mais au moment des fêtes de fin d’année, il est possible de déposer à la prison (ne pas l’envoyer par la Poste) un colis de nourriture.
Si vos ressources sont insuffisantes pour acheter vous-mêmes de quoi constituer un colis ou que vous ne pouvez pas vous déplacer, il est toujours possible de s’adresser à la Croix-Rouge ou au Secours Catholique, qui distribuent des colis. Renseignez-vous auprès du SPIP, du service des parloirs ou des bénévoles de l’accueil de la prison.
Le règlement intérieur fixe le poids maximum (souvent 5 kilos), les aliments autorisés et la procédure de remise de ce colis. Il est parfois possible de l’apporter en plusieurs fois. Il faut toujours bien se renseigner sur les dispositions propres à l’établissement. Sans oublier que le surveillant en charge des colis pourra toujours faire jouer sa propre lecture du règlement.
Généralement, les produits avec de l’alcool sont interdits (notamment les chocolats à la liqueur, s’ils sont emballés). Selon les prisons, ce sont les piments, les viandes en sauce, les sachets de thé ou les fruits qui sont interdits. Il faut fréquemment dénoyauter les fruits secs (comme les dattes ou les pruneaux) et prédécouper certains aliments, comme les fromages (afin d’éviter que les surveillants ne le fassent de façon probablement moins délicate que vous). Utilisez des récipients en plastique et du film transparents (pas du papier aluminium) pour emballer les denrées : les sacs de congélation sont très pratiques.
Effectuer le dépôt du colis à la prison nécessite souvent beaucoup de patience. Les visiteurs sont souvent plus nombreux que d’habitude et les contrôles des colis prennent beaucoup de temps. Mais pensez au plaisir de votre proche lorsqu’il goûtera les bonnes choses que vous lui apportez et que vous avez peut-être vous-même cuisinées !
Les autres objets
Les aumôniers (chrétiens, musulmans ou israélites) peuvent remettre aux détenus des livres et objets rituels (chapelet, tapis de prière, kippa, par exemple). A l’occasion des différentes fêtes religieuses, des denrées rituelles peuvent également être vendues en cantine. Pour les fêtes de l’Aïd El Fitr et de l’Aïd El Kebir, les détenus musulmans peuvent recevoir des colis des imams. Pour les détenus juifs, c’est à l’occasion de la Pâque juive, de Rosh-ha-Shana et de Yom Kippour, que les aumôniers israélites peuvent leur remettre des denrées rituelles.
Pour le matériel médical, il faut prendre contact avec les médecins (Ucsa*).
Vous ne pouvez pas apporter de radios ou d’ordinateurs : les détenus doivent les acheter, soit en « cantine », soit en « achat extérieur ».